Où l'on aura au préalable délaissé la Rue Victor Cousin, et l'infame salariat, non sans avoir omis de partir sur un ultime coup d'éclat.
Le script en poche, on vacquera dans le désert d'Almeria, avec une équipe de tournage motivée. Du matos dernier cri, des comédiens inspirés, et des techniciens dévoués nous accompagneront dans ce qui constituera une aventure artistique qui résonnera longtemps après son terme, comme une retentissante épopée sauvage.
Reprenons. Nous aurons détroussé quelques producteurs, lancé une vaste souscription populaire, et racketté quelques bobos qui arpentent leur nonchalance et leur suffisance dans les troqsons de Ménilmontant.
Nous filmerons l'odysée de deux frères, Buddy, et Jeremiah, qui à eux seuls, auront eu le mérite de réécrire l'histoire du Monde.
Nos deux amis, durant la meutrière guerre de Sécession, enrôlés de force chez les Yankees pour mieux échapper à la justice suite à l'assassinat d'un petit souteneur new-yorkais, désertent à l'approche de la fin des combats. Ils vont de larcins en rapines, pillent quelques églises, font couler d'innombrables gouttes de sueur au front des propriétaires terriens, ou des rapaces des compagnies privées de chemin de fer, qui formentent de s'approprier tout l'Ouest américain jusqu'en Californie. En condamnant les tribus indiennes, à l'exode et à la famine.
Buddy et Jeremiah regagnent par le plus grand des hasards, une communauté fouriériste, une des rares qui ont survécu parmi celles qui essaimèrent dans la première moitié du dix-neuvième siècle en Amérique du Nord.
De là, ils organisent la résistance au capitalisme sauvage en germe au pays de Lincoln, sont rejoints par des esclaves affranchis des Etats du Sud, des Indiens athéistes, et des migrants juifs qui fuient New-York, où la carpe s'épanouit assez mal dans l'Hudson River.
La contagion gagne tout le territoire américain. C'est tout un continent qui va s'enflammer par la suite. Ce nouveau monde promis à toutes les infamies devient le modèle de civilisation le plus abouti. En effet, dans les assemblées délibératives où tout le monde peut siéger, on applique la démocratie directe. On entretient un respect profond pour ces paysages à l'ennivrante beauté. On suspend aux derniers gibets en place, quiconque entreprend des attitudes capitalistes.
Avant que le Vieux Monde ne succombe sur toute la surface du globe, on aura pris le temps de s'épanouir. On aura pas attendu que de sinistres tacherons californiens confectionnent du vin, en espérant que leur piquette concurrence le Nuit Saint Georges. Celui que ces hommes-là auront fabriqué sera de meilleure facture.
De cette façon, on évite le vingtième siècle meurtrier, avant le règne de la techno-surveillance du nôtre. On évitera ainsi Kissinger, les caudillos sud-américains, Claude Lelouch, et l'interdiction de fumer dans les bistrots. Tout ce qui peut faire horreur en somme. Le tout sans avoir lu Marx.
Qui signe?
Je signe (mais excusez-moi: "..qui ont survécu"
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