mercredi 30 décembre 2009

Nouvel an, en père peinard


Salé, foutre!
Niquedouille qu'il est, le populo! Il s'en va soiffer comme un trou, pour fêter la nouvelle année et conjurer sa misère. Il se fera à coup sûr arquepincer par les roussins sur la route, ou pour tapage! Dur de lampionner, quand l'époque est à l'ascétisme forcé.
Pendant ce temps-là, le guenilleux diffère. Et les autres, les chameaucrates, les bourgeoisillons, les boursicotiers, défèrent.
Il diffère quoi le turbineur? Le temps de sa vengeance! Celui du chambardement, le grand, attendu depuis tellement d'années. Populo préfère désormais mourir à crédit, ceintré dans le plasma, la technologie qui envahit son quotidien, et l'enferme dans le maboulisme. Purotin remplit son rôle de votard, quand la convocation vient, se pensant souverain, alors que le panade est son seul horizon. La rouspétance n'est plus son pêché mignon. Il plumarde, joue au lèche-croupion. Drôle de gniaff, que ce civelot-là!
On dirait qu'on l'a chaponné, l'ami prolo. Et pourtant des raisons de partir à la culbute, car les mistoufliers sont toujours aussi torcheculatifs, n'en manquent pas.
Les députains ne font rien pour lui. Le socialo ressemble de nos jours à s'y méprendre, au radigâleux du début du siècle dernier. Môme Olivier, son prétendu sauveur, qui ne politicaille que pour la prospérité de sa chapelle de shadocks, et dont les réflecs ne sont que de la trouducuterie, ne pousse pas au barouf.
Qu'attends-tu, turbineur! Cesse donc de trimarder dans la souffrance! Et par pitié, éloigne toi des patriotocards qui veulent te faire becqueter du métèque! Car le patrouillotisme est l'ennemi du déchard, et l'ami du rupin!
Donc, entame ta nouvelle année de meilleure façon que la précédente! Et peste soient les chieurs de copie, et les opportunards qui entravent ta liberté d'action.
Organise-toi, faut groumer, les mercanti ne te feront pas de cadeau!

vendredi 25 décembre 2009

Idée cadeau contre le Vieux Monde


En cette fin d'année, c'est d'Italie que nous viennent les meilleures idées de cadeaux pour les éventuels retardataires qui n'auraient pas encore effectué leurs achats.
Après le Chamboule-Sivio, c'est au tour du Valse avec ton Pape d'être lancé avec fracas sur le marché du Noël subversif.
Alors n'hésitez plus! Pour s'amuser avec les forces de la réaction à peu de frais, prenons nos cliques, prenons nos claques, boutons le feu à la baraque!

mardi 15 décembre 2009

Un gendre idéal


"Pour qu'il parvienne à la conscience de sa force, il faut que le prolétariat foule aux pieds les préjugés de la morale chrétienne, économique, libre-penseuse; il faut qu'il retourne à ses instincts naturels, qu'il proclame les droits de la Paresse, mille et mille fois plus sacrés que les phtisiques droits de l'homme concotés par les avocaillons métaphysiques de la révolution bourgeoise; qu'il se contraigne à ne travailler que trois heures par jour, et à fainéanter et bombancer le reste de la journée et de la nuit."


Paul Lafargue, gendre du Barbu, in le Droit à la Paresse.

mardi 8 décembre 2009

j-11

Il me reste onze jours pour tutoyer un bonheur, une allégresse que je pensais aussi lointaine que la Pointe du Cap. Encore onze petites journées à morfler, à vitupérer pour un rien, à traîner quelques désillusions. Le meilleur des Mondes s'annonce, et ce n'est pas pour me déplaire.
Le 19 décembre, donc, c'est l'ivresse qui revient. Et ça tombe bien, parce que mon agenda m'indique à cette date une rude journée. Le matin, j'ai rendez-vous avec mon podologue pour une sombre histoire de cors au pied, et aussi afin qu'il élimine de la pointe de mon pouce gauche une affreuse verrue, dont la vue en ferait gerber plus d'un.
Mère et moi sommes censés recevoir à déjeuner de la famille à la maison. Seront présents Mamie, au bonapartisme musclé, mon Tonton qui écoute RMC et sa grosse femme qui veut rétablir la peine de mort entre deux rasades de Ricard.
Le soir, il faudra essuyer une nouvelle fois un refus féminin de dormir en ma couche, sous des prétextes aussi étriques que foireux.
Et pour parfaire le tout, il n'y aura aucun bon film à visionner à la tévé, même les programmateurs d'Arte auront perdu le bon sens, en nous proposant de revoir Le jour et la Nuit de BHL, suivi d'une théma consacrée au supposé génie de Marguerite Duras.
Ce qui serait chouette, c'est que le caviste de la rue de Belleville soit ouvert ce jour là, et qui ne lui manque aucun litre de son petit Corbières, qui inscrit le sourire sur les visages, et aussi que le libraire de la rue du Jourdain revoit à la baisse ses tarifs et que son rayon Polar ressemble enfin à quelque chose.
Si quelques avanies se présentent de façon inexorable pour ce jour, il nous faut relativiser. Il est acquis que le Monde sera sauvé, grâce aux bonnes volontés conjuguées des cent quatre vingt douze nations réunies à Copenhague pour le sommet sur l'écologie dont tout le monde y cause.
Obama, il va montrer son sourire brite à la face du Monde, les Chinois seront devenus fréquentables, notre président à nous sera enfin calmé, et Jean-Louis Borloo pourra faire péter une caisse de champagne, et trousser Béatrice dans la foulée, car il aura contribué à SAUVER NOTRE PLANÈTE.
Arthus Bertrand et Cohn-Bendit, une fois la conférence achevée, iront parader à la tévé et dans les médias, dont ils sont d'ordinaire injustement exclus, pour nous dire qu'on vit "un moment historique", et que, braves gens, vous voyez qu'avec un peu de volonté, on peut accomplir de grandes choses. On se lancera dans une belle farandole, on ira parader dans les rues la mine heureuse, en rendant grâce, à nos dirigeants, pourtant minables, racistes, bellicistes et criminels, d'avoir fait baisser la température globale. Même que la nuit, on éteindra le radiateur dans la chambre pour s'en souvenir, et accomplir à notre humble niveau, un petit geste pour la planète, comme on se plie à le faire sans le rechigner, quitte à suer en bicyclette, et à se peler le fion en hiver.
On sera encore plus béats que quand on a fêté les vingt ans de la chute du Mur. Et ceux-là qui disent qu'on se trompe, que ça ne sert à rien de verser dans le millénarisme à la noix, que le capitalisme repeint en vert ça reste cacaprout, et bah, ils n'auront qu'à se regarder dans la glace, parce que les dauphins, les éoliennes, et les ours polaires, ils n'en ont rien à cogner, et que de toute façon, ils ne veulent pas faire d'efforts. Et que leur truc de justice sociale, leur communisme, c'est rien que de la poudre aux yeux, puis ça a pas marché, et que Obama quand même, il est plus sexy qu'Alain Badiou, qui fait rien qu'à râler. Que Julien Coupat, il exagère quand même.
Le 19 Décembre, c'est la Révolution pour de vrai, le triomphe tant attendu du Bien à chaque extrémité de la Planète. Revenus en enfance, qu'est-ce qu'on s'amuse quand même!