jeudi 25 février 2010

Le coup fourré n'est plus ce qu'il était... Hommage indirect à Robert Pandraud.


Dire que tout part en sucette tient du lieu commun. Et c'est souvent affligeant de verser dans ces travers que nous fustigeons avec force mesquinerie chez ceux que nous aimons pas-et qui se reconnaîtront, nous ne sommes pas là pour enfoncer les Charlots.

Tout ça permettra aux nostalgiques les plus sensibles et les moins irraisonnés d'entre eux (citons le camarade Leroy) de regretter leur Monde d'Avant, où les choses sans être reluisantes, conservaient tout de même une certaine étoffe. La même sinistrose régnait bien avant que les traders ne fissent tout péter, avant que Philippe Séguin ne cassât sa pipe, ou que Georges Marchais allât rejoindre le regretté Cauecescu au paradis des dialecticiens mesurés. Mais, surgissaient de temps à autres, comme des éclairs précédant l'orage d'été, quelques menus effets réjouissants.

On a déjà causé de l'aspect délétère de la campagne en vue des élections régionales. À travers la stigmatisation à forte connotation raciste visant Ali Soumaré, candidat socialiste dans les Yvelines, qui se vit accuser par la droite, d'être un petit Mobutu francilien, sans le chapeau rigolo qui va avec.
On a aussi, souligné, notre désarroi face aux relativement peu discrètes méthodes employées récemment par le Mossad pour éliminer un dirigeant du Hamas dans un hôtel grand luxe, de je ne sais plus quel émirat du golfe.

On s'emploiera à faire ce soir une synthèse entre les deux évènements. Aussi déplacée que paraisse l'initiative, elle a au moins le mérite de soutenir notre propos premier. Le spectacle du monde est toujours aussi triste, mais vire à l'atterrant, à la médiocrité généralisée, affichée, et exaltée, même.

C'est barbouzerie dont on va causer. Il y a fort à douter que le passé de Soumaré ait émergé, suite à la consultation d'un fichier de Police quelconque. Et que plusieurs fonctionnaires du ministère de l'intérieur se sont empressés avec zèle de communiquer l'information aux adversaires du candidat socialiste au teint franchement pas écarlate.

Seulement, les gonzes se sont égarés dans leur manoeuvre. Une erreur d'homonymie fâcheuse qui les fit rallonger un passif judiciaire au demeurant maigre, et peu sujet à la cabale. Les flics ont toujours eu une sorte de lien de consanguinité avec la droite. C'est normal, c'est à elle que l'institution a du son épanouissement, bien que la Gauche conduisit aussi à faire d'elle un instrument politique de taille pour qui la chapeautât.

Mais avant, on faisait dans le feutré. Les procédés pour discréditer un adversaire à une échéance électorale s'illustraient par leur finesse. On usait de la presse, comme relais essentiel. Un discrète enveloppe en papier kraft expédiée à une grande rédaction ou au Canard Enchaîné, et le tour était joué. Les pisse-copie manipulés avaient le sentiment de faire le métier, et n'en étaient pas peu fier, à dénoncer du scandale à la pelle.

À MM. Delattre et Poniatowski, qui tentèrent de déstabiliser leur concurrent, nous ne tirerons pas notre chapeau. Certes, présenter Soumaré, comme un délinquant était chose habile. Dans notre imaginaire national, le Noir devient suspect une fois qu'il délaisse la serpillière, et pose son micro.
Et il n'est pas incertain, qu'ils eurent pu profiter de leur petit jeu dégueulasse auprès d'un électorat rivé aussi souvent devant TF1 qu'un président aux chaussures montantes sur des piles de sondages.

Il aurait fallu que vous employassiez les mêmes procédés que ceux qui régnaient dans feu le RPR.
De la discrétion, du feutré, de la manipulation savante, qu'on ne réalise qu'après coup.

Au lieu de ça messieurs, vous avez préféré l'école Mossad, et démontrer par la même, ce qui est avéré depuis longtemps, et qu'on se refuse souvent à admettre, à force d'essorage de cervelle. À savoir, qu'en France, la Police Nationale s'illustre comme fille de joie de son maquereau l'état UMP.
Et de la part d'un membre de la famille d'un ancien ministre de l'intérieur, c'était commandement à ne pas oublier.